Depuis le récent HuyForTrail, j’ai commencé à me poser des questions sur ma participation au GT85 du 13 mai.

J’ai beaucoup cogité depuis 2 semaines et je me rends compte que la motivation que j’avais et que je vous avais partagé durant l’automne s’est transformé au fil du temps en une profonde lassitude. J’ai l’impression que je fais une espèce de « burn out » de running.

Voici les 3 raisons qui m’ont amené à prendre cette décision radicale de renoncer à ce défi.

La tendinite à la hanche et perte de plaisir

Voilà plus d’un mois que je traine cette blessure. Elle est survenue à la suite d’un gros entrainement VMA sur piste et rien à faire, cette tendinite ne veut pas me laisser tranquille.

OK elle ne me gène pas vraiment au quotidien, sauf lorsque je dois monter ou descendre de voiture, mais cette douleur récurrente est usante.

A chaque sortie, je dois prendre mille et une précautions pour ne pas avoir mal. Par exemple, lorsque que mon coach me proposait une sortie VMA sur le plat, j’en étais tout simplement incapable tant la douleur était présente. Je remplaçais donc ces séances par du fractionné en côte mais sans y prendre aucun plaisir.

Plaisir, le mot est lancé. Si vous êtes un lecteur de ce blog vous savez que j’ai toujours mis en avant le fait de prendre du plaisir dans sa pratique de la course à pieds. C’est selon moi le plus important, sans plaisir, pas de motivation et la lassitude finit par prendre le dessus.

Et c’est exactement ce qui m’est arrivé. Effectuer mes séances pour la prépa était devenu une véritable corvée au fil des semaines. Je n’éprouvais plus aucun plaisir à courir.

Ce qui me plait, c’est de courir avec des potes, découvrir des parcours et prendre un bonne petite bière à la fin. Là je courais tout seul, souvent sur les mêmes parcours et j’en ai eu ras le bol. Tenir encore plus d’un mois dans ces circonstances m’était tout simplement devenu insupportable.

Le manque de temps

Préparer un ultra lorsqu’on est un coureur amateur demande énormément de temps. Et là, je dois dire que je commençais à en manquer. Entre mon boulot d’indépendant, mon activité de formateur en cours du soir, les obligations familiales et le karaté je n’y arrivais plus.

Je commençais à m’épuiser à essayer de jongler avec toutes ces activités. Et au final l’objectif du GT85 devenait complètement absurde. L’idée de devoir préparer comme il se doit cette course alors que je suis vidé au quotidien n’avait plus de sens. Pourquoi m’infliger ça ? Ai-je vraiment envie d’y aller finalement ? Qu’est-ce que ça va m’apporter, une médaille en bois ? Non, la motivation s’est totalement envolée et je devais prendre cette décision pour pouvoir passer à autre chose.

Et surtout retrouver le plaisir du running.

Un nouveau club de Karaté

C’est finalement un événement totalement inattendu qui m’a fait prendre cette décision pour de bon. En effet, le soir du HuyFortrail, le Sensei de mon club de karaté nous a annoncé qu’il arrêtait les cours. Le club n’étant pas très grand (une dizaine de membres), cette annonce signifiait clairement la fin du club. Personne ne le remplacerait.

Un peu dépité suite à cet état de fait, j’ai pris rapidement contact avec les autres membres du club et on a décidé de nous rendre dans un autre Dojo de la région. L’accueil a été fantastique et les cours dispensés sont vraiment top.

En l’espace de 15 jours, et 4 cours plus tard j’ai déjà l’impression d’avoir énormément progressé. Bref, à l’inverse de cette prépa au GT85 je prends énormément de plaisir au Dojo, c’est devenu ma bouffée d’oxygène.

Et j’ai vraiment envie de continuer sur ma lancée et d’arriver au cours en pleine forme et non pas épuisé par toutes ces séances de running.

Le mot de la fin sur ce GT85

Lorsque je me suis lancé le défi, j’étais vraiment plein d’espoir et persuadé de pouvoir arriver au bout de ce challenge. J’avais envie de franchir cette étape de l’ultra trail et m’en sentais pleinement capable. Ce ne sera donc finalement pas le cas cette fois-ci. Je vous disais que je ne me fixais plus de limites… Mon corps m’a rappelé qu’il en avait.

Je suis soulagé d’avoir eu le courage de prendre cette décision car ce ne fut pas facile. Rien à faire, j’ai en moi cette âme de compétiteur et c’est difficile de renoncer comme ça, à un mois de l’événement. Mais ici, c’était la seule chose raisonnable à faire pour ne pas perdre définitivement cette passion longue de 10 ans pour la course à pieds.

Je vous donne donc rendez-vous pour d’autres aventures très prochainement 🙂